Architectures tres diverses, decorations branlantes aussi, jusqu'a cet ajout raffine d'epees de Damocles qui pendent des gouttieres, des enseignes, des rebords de toute espece, et font scintiller la ville comme des torches de cristal, longues parfois de plusieurs etages.
COULEURS DE CRACOVIE
Jaune et grise oui, je dirais qu'elle passe par tous les ocres et terres possibles, jaunes, rouges, verts, avec toutes les alterations possibles, des murs noirs de charbon aux balcons qui vous tombent en poussiere sur la tete... par ses grands batiments et eglises, verte, noire et brique souvent, et bien sur par la neige, blanche et noiratre au sol...
Les cours, et leurs balcons-couloirs, lieux magiques a mes yeux comme dans toute ville. Theatres porteurs d'une vie particuliere, secrete, ancienne et accomplie. Je ne sais pas bien ce que cela veut dire, je tache de comprendre.
Cette sensation est liee a la concentration de faits, de vies, en nos tours de Babel, et a l'infraction que constitue la penetration dans ces endroits.
En fait, voila : ce sont tout simplement des lieux intimes, l'arriere-boutique de nos vies citadines. Comme dans les eglises, je n'y entre jamais qu'avec un certain trouble, craignant vaguement de deranger quelque ordre sacre* dont je ne participe pas, etrangere ou athee, et pourtant subjuguee car tout cela me raconte mille choses sur nous...
*dans le saint royaume des poubelles, des yeux suspicieux, des odeurs de pisse et de biere, et de diverses petites "hontes" humaines. Ainsi soit-il.
